2014
Universal Music / Polydor
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Musique électronique classieuse sur synthé vintage avec touche de tristesse cherche public. Présent.
C'est de la dance, m'écriais je la première que j'écoutais cet album, que j'avais choisit uniquement à cause de sa belle pochette. Je l'avoue, je suis parfois très sensible au design avant la musique. Mais bref. Quelle claque ! J'étais sur le quai de la gare Montparnasse, attendant mon putain de TER, et je me serais cru dans un film. Skulls, Monuments, Sordid Affair , Le début de l'album est juste imparable avec ce trio de chansons inspirées. Je regardais les gens en essayant d’imaginer leurs vies et leurs pensées, bercé par la musique, j'ai faillit rater mon train. Superbes vues de Paris la nuit, You Know I Have To Go m'accompagne dans mon délire cinématographie, le paysage défile ambiancé par ce slow doux/amer d'une grande classe, ces nappes de synthés langoureuse, sirupeuse, cette chaleur qui se dégage du chant, il ne manquait plus qu'a ce tableau un peu de neige.
Je regrette que l'album perde un peu en qualité à partir de ce moment là. C'est vraiment pas grand chose, mais on le sent un peu. L'ambiance chance radicalement avec deux tubes dance que sont Save Me et I Had This Thing . Les chansons sont loin d'être mauvaises, au contraire, mais ce brusque changement d'ambiance, sans doute là pour surprendre l'auditeur me laisse un gout d'inachevé quand au début de l'album qui m'avait habituer a des ambiances plus posées, plus lentes et peut être plus travaillées.
Heureusement, Rong, titre peu évocateur qui évoque une rupture amoureuse (à mon sens), qui répète tel un mantra "what the fuck is wrong with you" accompagné de synthés sur le déclin et d'un violon un peu cliché mais parfait dans son rôle.
Ensuite ? S'évader le long des rivages glacés de Scandinavie, avec pour horizon les montagnes, la forêt et le soleil, commencé par un petit gimmick de piano, et y ajouter des synthés qui montent en puissance sur un rythme techno, et on obtiendra Running To The Sea, un poil de disto pour les refrains et laisser couler tranquillement, et courez, courez, courez, courez...
Compulsion se contente de reprendre la recette avec brio, laissez y un chant presque murmuré, fatigué, sur fond de beats house et un synthé asthmatique, rajoutez n'importe quelles émotions du champs lexical du désespoir et kiffez.
A ce moment là, mon film avait pris une tournure si dépressive que la fin ne pouvait être que triste, voir scandaleusement oppressante. Coup de grace, en français dans le texte, c'est la mort du héros, seul, face à l'ennemis, une épée ensanglantée glissant de sa main rougis et un flingue vide dans l'autre, sur une pile de cadavre, et au loin les gens pleurent sur fond d'ambiant violonesque et épique.
On prendra soin de remercier son auditoire dans Thank You, chanson basée sur une boucle de basse répétitive et brodée d'un chant presque inaudible, peut être par pudeur, accompagné de ce piano jamais très loin, juste quelques notes plaqué sur le morceaux, pour lui donner vie, tout comme ce violoncelle qu'on distingue dans la seconde moitié. Merci d'être là, c'est grâce à vous si je suis en vie maintenant, sinon ça n'en vaudrait plus la peine. Thank You.