Archive for 2023

Saint Malo - Saint Malo

 











2023
Lovemonk Discos buenos
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Il avait plu, à verse, une averse torrentielle. L'air était chargé de pétrichor mêlé d'embruns. Une pâle lueur jaune était sur l'horizon de la mer, le ciel était gris, la mer haute et agitée, les crêtes des vagues couvertes d'écume s'écrasaient sur la jetée de pierre.
- Tu crois que nous sommes, comment dire, hanté ? Par les endroits, les gens qu'on a connus ?

J'ai réfléchi un instant, assis sur les remparts de la vielle ville, au mépris de la sécurité.

- Je crois que les gens plus que les endroits nous hantes. Si j'étais venu seul ici même, je n'aurais pas eu ces sentiments, les endroits ne sont que des endroits, des positions dans l'espace, on y est à un moment donné, et puis on y est plus, on s'est déplacé. Mais les gens que l'on a connus, il marque ces endroits. Si demain, je vais dans une ville où je n'ai jamais mis les pieds, sans doute ne m'y sentirais-je pas hanté, comme tu dis. Mais les personnes sont tous, et c'est tout ce qui compte.
Notre mémoire est peuplé de fantômes, d'amis oubliés, de connaissance vagues, d'ex-copines ou copains. La mémoire elle-même est surtout faite de vide, comme l'univers. Nous oublions, il ne nous reste que des impressions, des souvenirs, des images, des sensations, des odeurs, des gouts. Nietzsche dit que l'oubli est une bonne chose, qu'il permet de digérer une information et de l'assimiler. Il a peut-être raison. L'amour vient, et parfois repart, les peines, les chagrins, les deuils s'estompent avec le temps. Les joies et les rires sont intenses et bref. Tout ça laisse des cicatrices dans l'âme de la même façon qu'une blessure. Des cicatrices peuvent de temps en temps être plus légèrement sensibles que le reste de la peau, un souvenir est ainsi, pour la mémoire, une trace qui reste, qui parfois reste endormi pendant une décennie avant de ressurgir tout à fait fortuitement, par un stimulus, à la manière de la madeleine très célèbre. Comme nous n'avons pas les mêmes souvenirs que nos semblables, notre mémoire est le témoin de notre singularité, puisque nous ne réagirons pas pareillement aux mêmes événements de la mémoire.
Alors oui, d'une façon, nous sommes hantés par les gens que nous avons connus, et leurs ombres nous accompagne. J'ai connu une fille à qui il m'arrive de repenser, je me demande ce qu'elle devient, ce qu'est sa vie. Et puis je n'y pense plus après. J'ai eu un ami pendant des années, de la primaire au collège. Nous étions très proches, et puis au lycée, nous avons rencontré d'autres personnes, nous nous sommes éloignés, et il m'arrive de repenser à lui. Je me demande ce que devient la première fille avec qui j'ai fait l'amour, j'y repense parfois. Je repense à mon ex et je me demande ce qu'elle va devenir, et ce que moi, je vais devenir, alors que tant d'objet qu'elle a touché sont encore présents dans ma vie. J'ai retrouvé un chouchou lui appartenant sous le lit, et j'y ai repensé, et puis, j'espère, tout cela s'estompera probablement, le temps fera son œuvre de tri.
Parfois, je voudrais ne jamais oublier certaines choses, je suis très mélancolique, parfois, j'aime la souffrance que procure la remémoration, parce que quand on souffre, tout semble si simple. C'est facile de se laisser happer par la souffrance, c'est si simple. Je ne blâmerai jamais les gens malheureux de leur mémoire, traumatisé par un événement, ou juste par la vie même, parce que d'une certaine manière, j'en suis. J'ai pour remède les joies du passé et leurs éclats est comme une étoile luisant faiblement dans le ciel, mais elles ont là, et au final, c'est ce que l'on voit le mieux la nuit.
Quel malheur cela serait de ne jamais oublier, on n'y survivrait pas, pas longtemps.
Je ne trinque jamais à la santé, mais à la joie, c'est bien mieux.

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Besna - Zverstvá

 











2023
Fiadh Production / Vita Detestabilis
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Que dire, c'est ce que j'aime écouter en ce moment, quand les jours raccourcissement, quand le froid saisit les visages que l'on cache dans des écharpes et des bonnets, quand ça sent le bois qui brulent dans les cheminées. C'est ainsi, chaque saison, et quand la fin de l'année arrive, je me sens plus mélancolique, plus sensible, c'est la période, c'est ainsi.
Qu'il ait fallu aller jusqu'en Slovaquie pour y dénicher Besna, quatuor post black métal, n'y change rien. Ils sont capables de m'emmener, moi, avec eux. Non pas que la musique du groupe soit particulière, c'est une bonne chose bien faite. Capables de violences comme des élans les plus doux, jouant avec les rythmes, les harmonies, le chant sait s'effacer au profit de la mélodie quand il le faut.
Je n'ai pas grand-chose à dire sur ce disque, il parle à mon humeur, sa musique du moins, tout en tensions et relâchement salvateur, tout en lumière, on y sent poindre l'espoir parfois.
Mais surtout quel talent de composition, une chanson comme Margita (Marguerite), qui passe par tant de phase, est une vraie réjouissance à l'écoute, un ravissement de l'instant qu'il faut encourager. Que l'on se rassure, le reste n'en est pas moins aussi bon. Ça fait des semaines que je n'avais pas écouté un album de métal aussi bon que celui-ci, et non vraiment, c'est un ravissement.

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King Gizzard & The Lizard Wizard - The Silver Cord

 











2023
KGLW
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Il y à quelque chose de  plus aériens dans la musique des australiens sur cet album. Nonobstant que le précédent album sentait l"essence et la rouille, le désert et la magie noire, il en avait l'aspect, le gout, l'odeur donc, le bruit. Cet album ci, le je ne sais combien-ème, prend le contrepied d'un Pétro Dragonic qui se voulait rugueux et tranchant, avec un mélange de pop et d'électronic qui confine à la dance. De la dance  musique presque, avec "Set" d'abord, sonorité très 80's, rythme rapide, chant saccadé, on y dance aisément, et puis "Gilgamesh" plus sombre, presque techno, une vibration des années 90, un titre sous acide qui s'accélère au rythme des battements de cœurs des danseurs exténués. 
C'est en parfaite transparence que le groupe annonce la tonalité, posant entouré de nombreux claviers électroniques dont on sais qu'ils ne sont pas là pour faire figuration. Et ça continue avec "Swan song" encore  plus rapide, boum boum boum 120 bpm et le cœur au bord des lèvres.
Mais KGLW tire son épingle du jeu avec cette façon si particulière de composer une chanson. Le chant  y est reconnaissable, et malgré  un début somme toute classique, l'album devient vite une boite de nuit sur ses quatre derniers titres, ça va sévèrement transpirer en concert, je veux dire, plus qu'a l'accoutumé.
L'album est un régal, on y est content de retrouver ces six là dans un registre auquel ils ne nous avaient pas habituer, démontrant  une fois de plus combien ces australiens  là, prolifique comme jamais, explorent chaque continent d'un genre en y puisant  une  inspiration infinie. Reste à espérer qu'ils ne brulent pas la chandelle par les deux bouts.

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The Reds, Pinks & Purples - Murder, Oral Sex & Cigarettes

 











2023
Bandcamp

Malgré un nom que certains qualifieront de provocateur, ce court album (moins de vingt cinq minutes) n'est pas tant aussi remplie de stupre et de luxure. Ho, l'ironie. Il s'agit plutôt d'une série de chansons tristes, aux accents dream pop, qu'on écoute volontiers d'une traite. Glenn Donaldson au chant est parfait dans l'accompagnement de ces petites pépites pop, à la fois chaleureux et triste quand il le faut, il chante juste sur ces arpèges de guitares et ces rythmes entrainant, bien qu'on devine toujours à l'arrière  plan quelque élans mélancoliques, ou quelques désillusions, qui parsèment les chansons. L’exception vient de la piste cinq "Generator Show", qui tranche avec le reste, puisqu'elle est une longue montée crescendo de plus de sept minutes, qui se termine sur un arrière plan de guitare hyper saturé mais jamais agressive, sorte de long  morceau bruitiste et instrumentale, comme un homme ivre qui marcherait dans une rue la nuit, oublieux du monde. L'album se clôture sur "Late To The Party", probablement le morceaux le  plus triste et le plus  poignant de l'ensemble, véritable déchirement qui donne le coup finale, achevant de convaincre l’auditeur de la très belle qualité d'un album qui se paye le luxe de n'avoir aucune pistes en trop et  ou chaque chanson est à la bonne place et sonne juste, une très belle découverte et  un groupe à suivre à l'avenir.  

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Activity - Spirit in the Room

 











2023
Western Vinyl
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Le meilleur album de Radiohead jamais réalisé ? Ho c'est que j'aime la musique des anglais, et d'un attachement sincère et indéfectible. Tu vois cette sensation quand tu apprend un truc à ta petite sœur ou ton petit frère, à jouer aux cartes, ou à n'importe quoi d'autre, et que il ou elle se met à te battre systématiquement et sans vergogne ? C'est un peu ça ce Spirit In The Room, si ça peut aider à situer musicalement, on se trouve plutôt sur la période Kid A/Amnésiac.
Mais passer cette première impression, on aurait bien tort de les considérer comme les derniers née d'une longue  lignée de groupe se réclamant du groupe anglais. L'ont ils fait ? Je l'ignore, et pour dire vrai, je  m'en fout.
Il est de ces albums à l'ambiance tranquille, feutré, dont les bruissement de soie ne sont que des  leurres pour cacher une plus grande détresse, une plus grande souffrance.
Composer pendant la pandémie, il a obligé les musiciens  à travailler de chez eux, avec pas mal de matos électronique, de samples, de boucles. Il n’empêche pas l'apparition délicieuse d'une section rythmique très solide, qui répète sans arrêt ou presque de ces boucles hypnotiques de basse sur un tempo de sabbat de sorcière.  C'est sur ces mantras assénés nonchalamment par un chant hanté que le disque passe de l'angoisse la plus saisissante à la joie lumineuse dans des compositions qui reflètent le talent de ce quatuor new-yorkais et qui en fait, sans doute pour moi, un des meilleurs album de l'année, ne serait ce parce qu'il est dur de s'en défaire et qu'on se surprend  à le ré écouter plusieurs fois de suite, c'est bon présage.

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Secret Attraction - LP3

 











2023
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Dans l'air un parfums d'iode, de crème solaire, de sable chaud. La mer qui me lèche les pieds est froide mais je sais qu'une fois dedansa ne plus entendre que le mouvement des vagues dans mes oreilles, tout cela sera vain. J'ai des lunettes sépia car elle donne un grain de vielle photos à tout ce qui m'entoure, j'ai la nostalgie d'hier, d'avant, mais aussi de mon propre futur. Je me sens en devenir à chaque instant, je ne  me contente pas d'être, je deviens, en permanence. Tandis que j'entre l'eau me lèche les chevilles, charriant du sable entre mes doigts de pieds, des algues, et toutes ces petites choses que je ne vois pas. Mes genoux, et je peut passer mes mains dans l'écume fraiche. L'eau est calme, quelques vagues mollassonnes, et au large l'horizon se confond avec le ciel, et le soleil est blanc de craie. Ma peau est chaude en contraste avec l'eau salée qui m'arrive  à l'aine, j'accélère mon immersion et je serre les dents, le souffle court, pour passer ces quelques secondes  ou le froid vous saisis l'âme et le corps, avant de fléchir et de m'immerger un instant. Enfin seule, enfin seule. Mon corps en balancelle au gré du courant, je me recroqueville dans l'eau peu profonde, les genoux sous le menton. Un petit poisson passe dans mon champs de vision, grand comme un doigt, fin, oblongue, il m'évite d'un mouvement caudale rapide et disparait dans la turpitude vers la profondeur. Je reste immergé jusqu’à ce que mes poumons me brûlent, que mon cœur cogne et que mon cerveau me hurle qu'il me faut remonter enfin. Inhale/Exhale. Mes cheveux me collent  à la nuque,bien que courts sur les tempes. Je me laisse dériver en fixant la plage, les gens sont petits, mais bruyants, même  à cette distance.  Il y a ce garçon avec moi sur la plage, avec qui j'ai envie de faire l'amour, et je perçoit la réciprocité de cette envie chez lui. J'aime ses regards appuyés, sa prévenance et sa galanterie calculé. Je ne le reverrais pas après cet été, alors je vais en profiter, et nous aurons tout les deux ce que nous voulons.

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Will Butler + Sister Squares - Will Butler + Sister Squares

 











2023
Merge Records
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C'est une fois de  plus chez Merge. Non sans hasard. Will butler, j'ai jamais écouté aucun de ses albums solo avant celui ci, mais ça  m'a donné envie de le faire. Je dois quand même faire honneur à son travail dans Arcad Fire à la basse, mon instrument préféré, trop souvent reléguer à l'arrière plan fade et sans éclat dans trop de groupe, il a su donner une vrai importance à sa manière de jouer, une vrai personnalité à son instrument, avant d'être Will butler tout seul, Will Butler existait déjà pour moi.
C'est peut être pour cela que cet instrument prend tant de place dans l'album. Elle est omniprésente. Dans beaucoup de morceaux, elle se fait très entrainante, aux accents funk qui rappelle le travail d'un groupe comme Jungle. Mais pas que heureusement, la force de l'album réside dans son éclectisme éclatant, on suppose même que ça à du lorgner  un peu du coté de Tom Waits ou Talking Heads à certain moment, quand au reste, il est inclassable et c'est très bien. Et les plus dure d'entre nous auront reconnue un Chopin hanté par la dépression sur "The Window", qui clôture cet album dur à l'écoute et au classement mais qui ne manquera pas de marquer l'auditeur un peu curieux et aventureux.
C'est aussi une belle aventure de copains, arrivée en renforts pour prêter main forte au musicien qui composait seul chez lui, sur son temps libre, pour un live band comprenant sa femme, sa meilleure amie (de sa femme), le pote d'un pote, etc etc. J'ai trouvé cela délicieux.

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Kvelertak - Endling

 











2023
Rise Records
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J'avais envie d'écouter quelque chose d'un peu pêchu, d'un peu sec mais en nuance. Faut dire que je ne connaissait pas du tout, mais alors pas du tout les suédois de Kvelertak. Il serait intéressant de faire la sociologie de ces pays du nord de l'Europe et qu'on m’explique quel climat, quel inclinaison culturelle fait qu'ils produisent tant et tant de groupe de métal, cette musique qui peux être parfois froide mais assurément chaude surtout ? Qu'est ce qui justifie que la balance penche vers le cercle polaire, et pourquoi les peuples latins en font moins (mais pas moins bien s'entend). Je demande, si quelqu'un sait.
Je n'ai pas essayé de traduire les paroles, je m'en excuse, j'essaye de le faire le plus souvent possible, mais parfois j'aime tant la musique que j'ai peur d'être déçu. Et parfois j'ai pas envie.
Endling est de ces plaisir simple au départ, une machine hyper efficace qui tape extrêmement juste dans son genre. On y retrouve quoi, sinon ce hard rock un peu sexy, un peu de hardcore, un peu de sludge, un peu de doom. La valse des étiquettes pourrait être longue mais arrivé à la fin nous aurions oublié le début. Alors disons qu'il y a là un héritier émérite de Ghost, j'ai pas d'autre référence plus évidente pour vous signalez à quoi ça peut ressembler. Et pas avare encore, ces vikings, avec pas moins de cinquante minutes pour dix piste, c'est l'assurance de pas s'emmerder.
Et puis quel pied, quand les chœurs viennent soutenir le chant dans la plus belle tradition héroïque. L'album est plein de surprise, il se permet de passer d'une intro digne du black métal à un passage contenant un banjo, ou quelque chose d'approchant, ce me semble, parce que merde pourquoi pas, on vous emmerde, on a pas de compte à vous rendre, tient mange, mange et étouffe toi dans ton indignation.

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Fred again... & Brian Eno - Secret Life

 











2023
Text Records
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Et la lune s'avance au fur  et à mesure que les  jours passent, et qu'ils rapetissent, bientôt elle elle sera grosse, comme mon cœur Non pas qu'il n'y ai rien à dire sur Secret Life. A sa manière il est bien singulier, dans le paysage très riche de la musique ambient.  Il est à mon sens surtout pour ces bribes de dialogues, de textes, de chansons, qui parsèment chacune de ses pistes. Elles sont comme ces fragments de conversations que l'on peut entendre dans la rue quand l'on marche et que l'on se détourne à peine, quelques  mots quelques sont, des  impressions dans l'expression, et ce sont milles micro histoire, drames et romances qui s'écoulent au fil de l'oreille qui, comme dans un rêve, s'en souvient très vaguement, puis, la plupart du temps, les oublient au bout de quelques minutes. Pourtant, à un instant, elles ont existé, elles était on ne peut plus réelle, toute intangible qu'elles fussent. Avancer parmi  les hommes et savoir capter ces existence fugace est un plaisir pour qui aime, ou comme moi, qui parfois oscille entre misanthropie et amour du prochain au gré de mes  humeurs.
Mais à écouter cet album, on se sent porté, plus léger, plus grave aussi, et peut être plus enclin à sourire, de temps en temps.

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Dream Wife - Social Lubrication

 











2023
Lucky Number Music Limited
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Je me souviens d'une époque ou la presse spécialisé ne brillait pas par le contenu sexiste de ces articles. Combien d'articles pouvaient ont lire alors sur ces groupes de "filles qui jouent comme des mecs" et je ne sait trop quelle autre connerie du genre. Sachons balayé devant notre porte aussi, il m'est arrivé de faire ces comparaisons, plus jeunes, quand je ne m'étais pas ouvert à ces questions. Dream Wife est un super groupe qui doit surement dépoter en live, je n'ai pas eu la chance de les voir encore, mais j'espère les croiser en France, au hasard d'un festival qui sait ? Cette musique qui oscille entre punk rock et garage ne souffre pas la comparaison, elle est entrainante, mobilisatrice et elle fait transpirer. Ça parle de la vie, avec un peu d'amour, beaucoup d'humour, et aussi de sexe, de sexisme, d'amitié, de faux semblant, d'hypocrisie, du quotidien qui rend fou, de liberté.
C'est un disque extrêmement rafraichissant à l'écoute, bien qu'il soit un des plus chaud de l'année.

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Spanish Love Song - No Joy

 











2023
Pure noise Records
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Pop punk ou bien power pop ? La limite est parfois mince, et on ré écouteras les performance du boss pour s'en convaincre. Rien à voir là, on est en face d'une collection de chansons d'amour triste. Et encore, peut être pas clairement que d'amour, mais disons qu'il serait comme un spectre planant sur l'écriture de ce disque. Après, c'est seulement  une impression, mais vous qui vous vous apprêtez à écouter ce disque, abandonnés tout espoir, comme lisait l'autre. Les personnages de Spanish Love Song sont au prise  avec la vie, ils ont perdues pied, ils sombrent doucement, dans l’abîme. C'est confronté à la mort que l'esprit parait le plus aigus et le  plus cinglant. C'est face à la perte de sens que l'esprit part à la dérive. C'est face à un un désespoir sans forme que l'esprit se rebiffe et nous pousse à faire des choses que l'on ne se serait pas cru capable de faire, voir même d'y penser.
No Joy n'est pas un titre racoleur. Il est parfait dans sa simplicité. Toute la musique, et les paroles du groupe californien sont exempt de joie, cette émotion qui était si chère à ce petit prussien de Friedrich Nietzsche. No Joy, tout simplement, et ne la chercher pas, elle n'est ni caché sous divers degré d'écoute, ni même métaphorique, et si l'on la mentionne, c'est bien pour dire qu'elle n'est pas là. La musique n'est pas tant triste quand à  elle, elle est power pop, dans toute sa quintessence, le rythme du duo de guitares acoustique / électrique est soutenue par une section rythmique basse / batterie au top, et le chant est parfaitement calibré pour cette musique.
Chaque piste est une petite histoire triste, ont y évoque la vie, la mort, et tout ce qui se situe entre les deux. Pas de doute, c'est l'automne.  

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Deafheaven - Ordinary Corrupt Human Love

 











2018
Anti
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Ré écouter cet album à la lumière froide d'une dépression légère, pour peu qu'on ai déjà connu la dépression féroce qui vous clou au lit et/ou à une chaise, regardant le temps défiler par la fenêtre,  les yeux vagues et vitreux. C'est peut être le pinacle de leur discographie sans faute, pour le moment, exception faite peut être du dernier album "Infinite Granite (2021)" qui inaugure une nouvelle ère dans l’évolution de la musique des californiens.
Ordinary Corrupt Human Love illustre déjà le talent, le génie du groupe pour le titre très fortement évocateur. Car si l'amour se place parmi les idéalisme, et qu'il contient multitude de nuance, autant que d'être humain (c'est quoi être ?) l'ordinaire lui, est ancré bien solidement dans la matérialité.
Ne pas confondre matérialité et l'insulte qui peut être faites parfois, il s'agit bien de notions philosophiques ici. On fraie avec Marx et son matérialisme dialectique, qui dit en sommes que c'est tout d'abords tes conditions matérielle d’existence qui façonnent les idées, et non le contraire.
Ainsi l'ordinaire se place contre l'amour, protéiforme, intangible, évanescent et vaporeux, contrairement à la dure réalité de mon compte en banque, ou plutôt de son inexistence arrivé au vingt de chaque mois.
Le monde est violent, le quotidien est violent, et la plupart des violences ne sont pas physique, elles ne sont que l'arbre qui cache la forêt, et contre ça, Deafheaven cherche l'amour, peut être comme remède, au du moins comme à coté, comme quelque chose hors du champ de fleurs, comme quelque chose de merveilleux dans lequel on peut se réfugier parfois. Pure idéalisme ? C'est plus compliqué.
L'album entier semble presque un appel à la nature, omniprésente dans les paroles, qui tiennent plus de la poésie que de la chanson.
D'ailleurs il est significatif de voir que le groupe amorce déjà son virage vers plus de douceurs et de musicalité, non qu'il n'y en eu pas dans les précédents, mais là il y en juste plus, c'est un fait.
Et plus de lumière aussi, dans cette musique, qu'avant. De l'amour et de la lumière pour lutter contre la noirceur du monde sensible, pas sur que cela suffise, mais ont seraient bien stupide de ne pas en prendre non plus notre part, en attendant mieux. Non pas comme un baume sur nos blessure, comme un cachet de paracétamol sur un mal de tête lancinant, mais bien comme une voie à suivre ?
Pur idéalisme de la part de Deafheaven ? On ne serait le dire avec certitude. Tout est si compliqué, et l'existence si complexe, est absolument un mélange des deux.
Artiste porteur de lumière, il s'agit peut être juste d'un fanal dans la nuit, rien de plus, une flamme de  bougie entraperçut au loin, posé sur le rebord d'une fenêtre. 
L’œil humain  peut apercevoir la flamme d'une bougie à cinquante kilomètre, dans la nuit la  plus sombre, c'est peut être juste la preuve de notre appétence naturelle à la recherche d'un peu de bonheur, et ci ce n'est celui ci, d'un peu de réconfort, de chaleur, d'une caresse, d'un sourire bref échangé avec une inconnue dans la rue, qui sait.

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Pale Blue Eyes - This House

 











2023
Full Time Hobby
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Cela parle du deuil et des endroits qui nous semblent hantées par nos souvenirs. Les fantômes seraient ils de simples projections de notre esprit en proie aux affres du chagrin ? Je ne vois pas comment mieux l'expliquer. Même la pochette montre cette maison pleine de souvenir, dont le chanteur dira qu'elle semblait suspendu dans le temps après le décès de sa mère.
Une disparition, tout comme d'autres moments d'émotions intense, est toujours propice à un curieux travail de mémoire solitaire. comme si le refuge dans  nos souvenirs nous semblait alors préférable plutôt que d'affronter le présent nu. Comme si cette soudaine anamnèse, déclencher par cet épisode intense, cherchait à nous conforter, tout en arrivant seulement, et souvent, à juste un peu plus de mélancolie.
Il y a force d'émotion dans la musique de ce trio anglais dont la musique me semble être un des petits enfants de Gary Numan, oui, j'ai mes références je fais ce que je peut. Il y à une tension, une urgence dans cette album, dans cette musique, presque palpable. Les albums cathartique sont parmi mes favoris, non pas que je me réjouisse du malheur des autres, mais leurs émotions sont plus vrais, éclatante et simple, elles saisissent le cœur doucement et sans violence (c'est ici le cas du moins) pour nous montrer tout ce que les compositeurs ont cherché à nous raconté. C'est une vie qui s'étale sous nos oreille, ici, et ça mérite qu'on l'écoute, surtout quand c'est fait avec un tel brio.

Delirious chatter… clinks of warm cans of beer… Cocteau Twins played at full blast. Lively memories of parties and people live on through This House, the new album from Pale Blue Eyes. The house in question is there on the front cover, the childhood home of the trio’s vocalist and guitarist, Matt Board. Defined by closure and moving on, This House is shaken to its rafters as the band navigate the grief of recent parental loss. Alongside uplifting melodies that dance like no-one’s watching, the album is rich in life-affirming human connections, where music-making becomes a means of recovery.

“When Mum died, five years after Dad, there was this charge hanging in the air, connecting each person in the room,” says Matt. “Time stopped. I felt like I momentarily entered an alternative dimension between life and death. Days and weeks later I’d see my family in every corner of the house – all the reminders, ghosts and memories. Then, gradually, it felt like time for a new start, moving on from the house and my amazing parents.”

While the band’s debut LP Souvenirs captured memories and melancholy from around the death of Matt’s father, This House is its next-door neighbour. The new album was finished in the immediate aftermath of the death of Matt’s mum. As soon as the record was completed, PBE were packing up the contents from their self-built Penquit Mill home studio, financed through endless casual work and a bank loan. The location was a dream – in the middle of nowhere, just south of Dartmoor, midway between Plymouth and Totnes.

The studio was where they spent hours recording and self-producing both records, while supporting Matt’s mum through the decline of a long-term illness. Matt and his bandmate and wife Lucy Board (drums/synth/production) have now returned north, to her native Sheffield, with funk-mad bassist Aubrey Simpson living between Devon and London.

“It’s a more sombre and more ecstatic album, with an urgent desire to remember and enjoy every moment,” says Matt of the record’s life-defining “end of era” moments. “We’ve dealt with loss throughout both albums,” says Matt, “but this time there has been rebuilding – appreciating and relishing the things and people still here.” Pertinently, album tracks ‘Sister’ and ‘More’ celebrate the complexities of relationships between family and friends.

“We wanted to turn a shitty situation into something positive,” says Lucy, “ so we put all our energy into making music that was fun to play live and perhaps open up a way out.” Matt concurs: “The album captures moments of elation and joy alongside the grave mood that eventually engulfed our home. During those tough times we played all over the UK and overseas, buoyed by the thrill of people listening to what we’d been working on… knowing two days later we’d be in a hospice saying our final goodbyes to Mum. The ultimate headfuckery.”

PBE say the new album is a “slightly more worldly-wise sibling” to 2022 debut LP Souvenirs. The latter was roundly acclaimed. “Joyous... propulsive… exhilarating”, said Uncut. Magic of France were impressed: “Ultrapuissante... orgasmique... profondeur infinie.” Line Of Best Fit said, “‘Like all great debuts it’s both a culmination of their beginnings as well as a pointer to the wide open road ahead.”

Mixed and mastered by Moonlandingz’s Dean Honer (Róisín Murphy, The Human League, I Monster), with jam sessions its driving force, This House bounces through analogue tape delays and effects pedals to capture life’s oscillating journey. Celebratory ‘Simmering,’ and ‘Hang Out’ offer peaks, highlighting the importance of pressing the ‘off’ switch. “It’s about enjoying simple moments,” says Matt, “the sun on your face, hanging with friends in the pub, looking at the night sky...”

Any threat of troughs are lifted by motorik rhythms from their Moog Little Phatty and Prophet 12 – thanks to Lucy’s fascination for South Yorkshire synth innovation. The dissertation for her music degree was titled “An Investigation into Sheffield's Alternative Music Scene Between 1973 and 1978, with Particular Reference to Cabaret Voltaire.”

With This House, Lucy’s hometown sounds blend with Aubrey’s evangelical interest in Motown and various funk titans. These diverse touchstones comes through in the PBE album’s blend of pop hooks and psych-rock sophistication. ‘Heating’s On’ is a driving anthem, glistening with ’80s guitar and a trumpet part care of Lucy. ‘Sister’ mixes goth-rock guitar with DIY choral grandeur, a tasty mix of The Cult and Joe Meek. ‘Millions Times Over’ takes feelings of hopelessness and then creates a lovely bittersweet feel via shimmering synths and wistful vocals. The album concludes with the widescreen expanse of ‘Underwater’, a moving, meditative set-piece.

“Mum always said she loved hearing the sounds of the recording process as people would come and go from the studio,” Matt remembers.

Making music as a means to go on, Pale Blue Eyes’ two albums bookend other significant moments, such as soundtracking the Atmos arts-and-housing project in Totnes (featuring a sound-and-light installation by Brian Eno). There was also the time PBE’s beloved old Citroën blew up between gigs, reinforcing a valuable lesson. “You have to embrace the Berlingo!” says Lucy, rolling out the band’s new motto.

“Change is inevitable,” Matt adds. “You have to embrace it all, the good and bad, and the horribly ugly.”
 

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Fox3r - Define Love

 











2023
Mobile Suits Records
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C'est compliqué de parler de musique ambient sans répéter les mêmes poncifs articles après articles. Pourtant c'est un genre que j'aime beaucoup, mais je ne sais jamais par quel bout le prendre. Avec Fox3r et Define Love, au moins c'étais un peu plus simple, ça parlait d'amour, et voilà.
Facile ensuite de se mettre en condition mentale pour écouter ce disque (assez court, trente et une minute). Si ça parlait d'amour, il fallait encore que cela explore toute la palette de sentiments associée à ce dernier. Et force d'admettre que le disque y arrive assez bien, avec force d'explication. Chaque titre de l'album est assez explicite pour signifier à l'auditeur  ce sur quoi la musique va porter. Ainsi un titre comme Love Hurt vas faire  immédiatement penser à une peine de cœur, ou peut être à un amour non réciproque, ou bien un amour caché, ou bien tout ce qui fait sortir de la peine, voir de la douleur dans l'amour, car il peut  blesser. L'introductif Dream Remanence est peut être  l'un de mes titres préféré, il évoque cet instant entre le sommeil et le réveil, lorsque l'on est encore imprégné du rêve que l'on vient de quitter, et il y cet instant très fugace ou l'image de la personne avec qui vous étiez en rêve est encore là, présente, avant qu'elle ne commence par s'évaporer au bout d'une minute, ne vous laissant qu'un vague souvenir, peut être un peu érotique, mais surtout frustrant.
La musique de Fox3r explorant tout les aboutissant de l'amour, il n'est pas surprenant que certains morceaux possèdent  une sensualité affirmée, les sens en éveil, à la caresse d'une main parcourant une peau douce, aux reflets de cette même peau qu'un voile de sueur recouvre, au frissons divers qui peuvent la parcourir, c'est que l'amour est à la fois très physique et mérite que l'on n'en fasse pas juste  une chose évanescente de  pur sensation idéale.
En définitive, c'est un très beau disque, qui n'est que la vision du compositeur de l'amour ("This is my definition of love...") nous dit la très courte et très sobre description de l'album, et bien soit, je n'ai pas besoin de plus. Aimez.

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Gaadge - Somewhere Down Below











2023
Crafted Sounds
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Faut imaginer un bar. Et oui je sais que toute mes histoires commencent dans un bar mais merde, on peut pas boire de pintes dur une appli de rencontre. Et je ne parle même pas de ces bars ou le cocktail coute dix balle, putain , je comprend en même temps, l'inflation, tout ça mais merde quand même, ça fait chier.
C'est pas un album joyeux, le dernier Gaadge, il à toute la mélancolie et la tristesse intrinsèque au genre. Ce mélange de rock un peu sale, façon grunge, de shoegaze pour ces guitares vaporeuse et un peu noisy même parfois, c'est pas vraiment le véhicule idéal pour la joie. Encore que ...
Sombre dans le texte, il est vrai, et pourtant pas dénué d'une certaine lumière dans la musique, un peu comme si le chanteur nous disait, qu'au fond, tout ça n'a pas grande  importance, comme un dernier sourire impertinent jeté à la face du monde. Il y peut  être un peu de tout ça, et peut  être bien plus encore, mais pour le découvrir il va falloir l'essayer.

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Moshi Moshi & The Moist Boys - Skooma and Deathrolls

 











2023
Backpack Records
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Il y a une joie simple à l'écoute d'un groupe comme Moshi Moshi. C'est de l'expression d'une énergie canalisé en musique. Elle à cette musique, le bon gout de jouer juste. Le punk n'est pas ce bruit qu'on imagine lorsque l'on mouille un orteil, c'est un continent de la musique rock cette bande de joyeux norvégiens le fait avec une bonne humeur contagieuse. Ils font parti de ces groupes capable de composer, d'écrire, d'enregistrer deux albums par ans, un peu comme certains australiens que l'on évoque souvent sur ces pages. J'ai un faible pour cette musique instantanément transformé en flot de dopamine. Nietzsche nous dit de nous méfier de ce qui nous plait. Lui qui était fin mélomane, mais très piètre musicien, avait poussé la réflexion très loin sur la musique dont il disait en substance que sans elle, la vie ne vaudrait pas d'être vécu.
J'aime Moshi Moshi parce qu'ils me plaisent instantanément. C'est peut être un argument de peu, mais certains albums nous percute et nous habite instantanément, sans digestion possible. Cette musique qui oscille entre garage punk, saupoudré de quelques discrets claviers, et une discrète note de quelque chose qui aurait à voir avec le genre hardcore, dans le chant parfois.
Je suis percuté et habité par ce très court album (vingt trois minutes) dont pas une seconde n'est superflu, qui fait preuve d'inventivité, de bonne humeur, c'est quand même bien parfois de lâcher un peu prise.

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Motorama - Sleep, and I Will Sing

 











2023
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J'ai l'impression que Motorama refait le même album d'années en années. Non pas que ce soit un reproche. C'est plutôt comme énoncer un fait immuable. Le soleil se lève le matin, Motorama sort un nouvel album, le soleil tombe et la nuit monte, et j'ai terminé d'écouter le dernier Motorama.
Les albums du trio russe dépassent très rarement les trente  minutes, celui ci ne faisant pas exception à la règles. La brièveté de leurs albums les rend facile d'écoute, ils sont telles des petits bracelets ou chaque chanson est une perles. Tout s'enfile très facilement. Toujours composé dans ce style post  punk qui à fait leur petit succès, on retrouve sur ce dernier  opus toute la magie et la cuisine du groupe. Des mélodies très catchy, qui ont  un coté très power pop. Des titres très mélancolique, comme à l’accoutumé, du genre de ceux qui font regarder par la fenêtre, le regard dans le vague. Ce n'est pas pour rien que les artwork du groupe on ce grain d'image un peu rétro, à la façon des vieux magazine naturaliste d'avant. Le trio de Rostov sur le Don semble avoir trouvé sa vitesse de croisière, délivrant tout les deux ou trois ans sa petite dose mélancolique de pop cristalline, tantôt langoureuse, tantôt souvenirs doux/amer, comme quand  on se rémémore ces moment passé aux cotés d'une personne qu'on à aimé, et qu'on s'est perdu de vue, pour des raisons dont on ne se souvient plus, ou que l'on ne désire pas se rappeler, je suis sur que vous voyez de quel genre de sentiment pince cœur je veux parler.

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History History - Slow Motion Reality

 











2023
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Jason Bombach fait tout. il chante, compose, enregistre, retouche l'entièreté de l'album. Slow Motion Reality est le fait d'un homme passé au travers d'une depression, d'un Burn Out causé par la surproduction de musique à travers les années. On, trouvera peut être intéressant le fait de soigner le mal par ce qui l'a causé, mais comme on sait bien, Dosis Sola Venenum. Cet album à quand même mis deux ans avant d'être livrer aux oreilles de l'univers. Lentement composé et enregistré au rythme de son créateur, sans se presser, sans dead line, sans pression. Un travail cathartique dont il ressort ce disque, brulot post punk aux accents très sombre, et dans lequel transpire les sentiments de son auteur, qui au demeurant, parle bien mieux que moi de son projet dont l'écoute est une expérience qui délivre autant quel dérange.

I’m bad at this. I always have been. The way this whole project came about because after being burned out on making music for years, I decided to dip my toes back in. Before I was out to be a rockstar. I wanted to make music my job. I had ambitions. Coming back to music after being burned out for so long, I am looking to take it slow. Just making music for musics sake. No goals, dreams or lofty ambitions and it’s been nice. But that also means it’s almost two years between records. Without the prodding of naïve aspirations of being a rockstar, the songs take time. It’s a “it’s done when it’s done” kind of situation.
There were many things that kept this record from being made. A failed experiment with an electric drum kit, a solid six months of only writing bass riffs after a friend and fellow worker loaned me their nice bass, working seven days a week since the last record came out. All these things made getting this thing done a challenge. I mean what am I even gonna write about? Why am I trying so hard when only two people bought the first record? Normally questions like these would have stressed me out but, no goals so who cares. Do it when you can, because you want to. It’s a refreshing feeling.
Since I was about 16 years old, I’ve been involved or aware or left wing politics to at least some degree, however small. But the last four years I have been deep in organizing circles. I’ve mostly greatly enjoyed it but there are some elements of the American revolutionary movement that do get under my skin. The lack of a clear post revolution vision, the strict adherence to theory, the endless meetings. These were the things I was thinking about while writing this record. Mostly it just feels like we are arguing semantics while the world burns around us. Not all the time, but enough of the time. I don’t care about century old beefs. History is only there to learn from. It is not a cage, but a starting line. So much talking but nothing happening.
But things are changing it feels like. Just slowly. Each day a thread of "civilization" gets tugged out. A norm is broken, a taboo traversed. The enemy gets bolder and more open. But we also have larger and larger wins. The masses feel ready for a big change and they are often so close to knowing what needs to change. A civil war has been brewing my whole adult life. It's a revolution out there, just at half speed. But that is how these things happen. The damn breaks only after cracks spread. First the drops come, then it all goes all at once. Here's hoping.
All those delays and musings aside, the record is here. It’s still just me, figuring my life out over riffs. It took a while to get here but I was trying to survive just like everyone else. Just like the music, slow and steady, it got there. Maybe I’ll see you when the next one crawls out of me. Until then, solidarity forever.
 

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The Armed - Perfect Saviors

 











2023
Sargent House
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Tout en chaos sous contrôle, le dernier de The Armed ? C'est que quand même, leurs album me font l'effet de quelqu'un qui vous parlerais parfois trop prêt de l'oreille. C'est que Ultrapop avait aussi cette tendance  un peu putassière qui peu faire son charme.
Perfect Saviors ressemble à sa pochette bigarrée. Bigarrée, donc, multicolore, transgenres.  Sans verbes difficile sauf d'aligner les superlatifs et les métaphores, aussi dira on qu'heureusement, on retrouve cette basse qui  tabasse (haha). Cette basse qui omniprésente que j'aime tant, car c'est mon instrument préféré, qui structure tout l'ensemble avec cette section rythmique arythmique. C'est le cœur sur laquelle vient se greffer ce mur de guitares chaotique. Et ces effets de manches alors, ces claviers là, qui agrémentent tant et si bien les morceaux.
C'est qu'on à envie de lever les bras en l'air quand on écoute ce disque, il est aussi lumineux que son prédécesseurs, même si moins hardcore, pour peu que ce mot ait encore un sens s'agissant de ce groupe. A la limite dirons nous que ce chant peut parfois l'être, tant il sait se montrer violent, hurlement et fureur, mais aussi si calme et détendu. C'est pour ce grand écart que j'aime tant le groupe, pour la folie créatrice qui règne sur le disque, parce qu'aucune chanson ne ressemble à la précédente. C'est avec beaucoup d'énergie qu'on s'envoie ces quarante minutes, comme un cacheton de speed avalé sur un verre de whisky avant la tempête, allez ça part dans les meilleurs disques de l’année, sauf erreur.

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Nwar - Beyond The Sun

 











2023
Head Records
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A des fins esthétiques, c'est subjectif mais la pochette de cet album aurait été magnifique sans le logo et le texte. On perd en mystère, la photo choisi est superbe, c'est dommage.
Certains diront que je joue les esprit chagrin mais c'est la première chose qu'on voit quand on tombe dessus, je suis intimement persuadé (je peut me tromper) que beaucoup d'album sont acheté (à minima écoutés) uniquement grave à leurs pochettes. J'y suis pour ma part assez sensible, une belle musique comme celle de Nwar devrait avoir une belle pochette. On dira que si elle à plut à leurs auteurs, c'est l'essentiel, on aurait raison de le dire, effectivement.
Dans cette veine, disons, je ne sais trop, math métal, progressive ? On se pose là. Énormément d'énergie tout au long de cet album en forme de long tripe spatial comme seuls ces sous genre savent le faire. Disons qu'ici, on semble moins au désespoir que sur, par exemple, Wordless de The sun's Journey Through The Night. Sans être un voyage en pays de cocagne, c'est un peu de lumière qui filtre tout de même à travers ces riffs lourds et rapides et cette batterie tantôt mitrailleuse tantôt marteau pilon. Et surtout c'est que j'ai eu à chaque écoute l'impression que les musiciens se sont vraiment éclaté à le faire. Jusque dans chaque détail j'ai ressenti une forme d’enthousiasme porté par des musiciens talentueux. Le disque est assez organique  à l'écoute, tout s'enchaine très naturellement, et même la reprise de "I'm Afraid Of America" ne rompt pas le rythme, rendant l'album un peu plus angoissant. Pour le moment dans le genre c'est ce que j'ai entendu de mieux cette année, et quoi qu'il advienne, il est déjà dans mon top annuel, c'est dit.

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Moray - The Natural World

 











2023
Fiadh Productions
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Oui, j'étais arrivé  à la conclusion, après réflexions, que plus je me radicalisais politiquement, plus j'écoutais des choses extrêmes. On s'entendra bien sur sur l'emploi du mot extrême; qui est totalement subjectif, car certains considéreront Moray comme un groupe de pop. 
N’empêche qu'a la lecture des statistiques, on se rend compte que le nombres d'album de métal et ses penchant  plus sombre à fortement augmenté ces dernières années. C'est en parallèle que je découvrais l'histoire du mouvement ouvrier (qu'on fait commencer vers 1830 par commodité) ainsi que l'épisode de la Commune de Paris, qui me passionna frénétiquement pendant un ans. 
Je sais que c'est très empirique tout ça, mais j'ai fais cette constatation , et je suis persuadé que ce que nous écoutons peut  être aussi le reflet de notre personnalité, que ce que nous lisons ou écoutons affecte notre corps, et peut  être aussi nos idées.
Si cela fonctionne pour moi, je suis bien conscient qu'il n'en serait rien pour les autres. Certains sont presque totalement dépolitisé, d'autre plus que  moi, et  pourtant  ils aimeront peut être autant cet album, qui lui pour le coup n'est pas tant politique, même si on ramène parfois tout à celle ci.

Puisqu'il s'agit d'un très bon disque, à mon avis, de black métal. Il est de ceux que j'aime, qui ne sont pas juste une brutal claque au tympans. A cette violence on vient greffer, couturer même une certaine musicalité, quelques ambiances, comme ces pistes entièrement musicale, plus courtes, qui sont des pauses dans l'album, et lui donne une structure en chapitre. Elles permettent aussi d'exprimer  une plus large palette de talent du groupe, comme on sait, dans ces genres, les musiciens sont souvent excellent et aime composer autre chose, parfois, de  leurs dix doigts.
Et pour ceux qui se demanderait:

The Natural World is a story woven through drawings on paper, a solar eclipse, the printing press, dreams of a dead artist, the birth of a litter of cats, a religious man's crops dying, empty night skies and the lives held beneath them.

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The Sun’s Journey Through The Night - Worldless

 











2023
Church Road Records
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C'est ce genre de disque un peu putassier que j'aime parfois coupablement. Non pas coupablement à vrai dire, je l'aime sincèrement, de la même façons qu'on s'étonne que des gens écoutent, lisent, ou regarde des œuvres au premier degré. C'est de ces disque triste et sombre dont la pochette dit tout tant elle est bien réalisé, elle aussi, et donne envie d'écouter le disque qui s'y trouve. On y parlera de choses mortes, mourantes, détruites, de buts, de sens, d'espace temps, d'entité colossales endormis de sommeil millénaires dont nous ne serions que le rêve...mais je m'égare.
Je l'aime à la même façon que les autres, c'est que pour avoir une structure tout à fait classique entre métal et black métal, on y trouve pas moins profusion de talents. C'est que ce chant n'a rien d'original, il est juste, puissant et cathartique, mais c'est cette alternance entre violence et mélodie dans cette voix, qui sait exprimer une belle palette d'émotion, que j'aime entendre. C'est qu'il m'y emmène moi, aux étoiles, avec son niveau sonore de réacteur énorme, et je plane quand il se fait mélodieux.
Tout le disque, pas étonnamment, est très sombre, et ce n'est pas la lumière de ces pâles étoiles qui va nous réchauffer la peau ou le cœur. Désespoir, angoisse, et autres nuances de terreur sont invoqué par un groupe en pleine forme. Les chansons de l'album, pour n'en n'être pas moins caractéristiquement longue, le sont juste assez pour dire ce qu'elles ont  à dire sans jamais devenir ennuyeuse. Et même une piste instrumentale d'ambiance comme "Grief, The Star" en ajoute encore plus à l'ambiance pesante qui suinte du disque, car si vous  êtes bien dans l'espace, j'ai le regret de vous annoncer que vous êtes passager du Nostromo.
Worldless pourrait être le récit de colons envoyer au travers des éons de l’espace sans espoir de retour. Et face aux merveilles et aux monstruosités qui peuple le vide, comment rester sain d'esprit. J'ai déjà de la peine à imaginer une  planète comme Jupiter quand je la regarde en photo, alors s'y j'y étais confronté, par le hublot d'un vaisseau, à ce dieu si immense, qu'adviendrait il ? Et sans parler d'une étoile, d'un trou noir, d'un quasar, d'une nébuleuse. Ce bestiaire d'astrophysicien nous renvoie sans arrêt  à notre nature  insignifiante, comment rester sain d'esprit face  à des chose si inenvisageable ? Peut être en écoutant ce disque, qui me laisse l'intuition d'être le voyage d'un humain poussé dans la folie puis ramené doucement, pas guérit mais plus fort ? Qui sais ?

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††† (Crosses) - PERMANENT.RADIANT

 











2023
Warner Records
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On étais resté sur notre faim depuis 2014 avec ce side project de Chino Moreno, vocaliste émérite du non moins émérite Deftones, facilement un de mes groupes préférés de tout les temps, c'est dit. A peine une mise en bouche et déjà, tenaillé par la faim, je jette un œil vers octobre 2023, mois de sorti d'un véritable second album. Parce que ces vingt deux minutes qui nous sont jeté et que nous dépeçons avec avidité laisse une impression contrasté.
Si les vielles sensations sont là des l'ouverture (coucou crystal castle), avec des titres comme "Sensations" ou "Vivien", j'ai vraiment levé un sourcil interrogateur à partir de "Cadavre Exquis". Le groupe s'aventure dans un style  plus calme, moins angoissant, et même si tout n'est pas tout rose dans l'ambiance, ces percutions électroniques emprunté au rap me laisse un gout perplexe. La surprise arrive toutefois avec "Day One" et je n'arrive pas  à m'enlever l'idée que cette chanson aurait sa place dans un film de Disney. Ces rythmes afro, ces chœurs, ce chant, tout me laisse perplexe et désemparé. On hoche la tête gentiment mais un titre  pareil aurait tout à fait sa place sur un disque de Passion Pit, c'est dire le décalage. "Holier" ne rattrape pas le sentiment qui monte en moi, a savoir d'être en face d'un demi EP de chutes du prochains album, ou l'ont  à mis tout ce qui restait  à des fin de promotion. J'espère me trompé, mais cette avant dernière chanson me conforte dans mon impression d'un tournant. Si Chino n'est plus  le même qu'il y a dix ans, c'est logique. Mais musicalement, je trouve ça faible, et dommage. Et Mou même .
Là ou le premier album avait un coté cru et de très bonne composition, il explorait beaucoup de style avec intelligence. "Procession" vient sauver la fin de cet EP mais en demi teinte tout de même, car cette demi ballade   ne fait pas mouche, alors que pourtant, on sait que Chino, il sait faire des ballades, et des très bonnes même.
On va attendre Octobre et le prochain album Goodnight, God Bless, I Love U, Delete qui doit paraitre le treize octobre 2023, et dont le premier titre disponible, "Invisible Hand" me laisse une  impression en demi teinte.

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Oxbow - Love's Holiday

 











2023
Ipecac Recordings
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Il faut imaginer un disque faussement remplit d'ingénuité, qui dissimulerais ses autours les plus sombre sous un voile de maya. Un disque qui sous couvert d'une musique arty, aux dimension post punk marqué, noisy quand même pour les amateurs, serait en fait bien plus sombre qu'il ne voudrait qu'on le remarque.
N'en déplaise les signes sont évident, à commencer par ce chant rocailleux, parfois guttural, teinté de souffrances, de colère et de frustration, ce qui le rend bien plus vivant.
Un album aux ambiances parfois angoissantes dont les digressions peuvent se terminer en nappes grinçantes. Ont noteras l'inventivité d'une musique qui, sans perdre son fil conducteur, explore toute une vaste gamme d'émotions et de style, arrivant aussi bien à tirer des larmes qu'a; parfois, faire sourire à l'arrivée d'un rayon de pure soleil entre deux nuages. Il y a de très belles chansons sur ce disque, n'en déplaise, comme ce "1000 hours"  aux accents pink floydesque dans les chœurs. Mais Love's Holiday reste surtout et avant tout un disque déchirant, sombre, appelant la mort de ses vœux, et ceux malgré quelques moments lumineux que j'évoquais plus tôt, mais les mourants n'ont ils pas parfois le sourire aux lèvres, avant une dernière seconde d’éternité ?

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Starer - Wind, Breeze, or Breath

 











2023
Folkvangr Records/Fiadh Productions/Adirondack Black Mass
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Après une relecture de Philip K Dick, notamment sa "Trilogie Divine", je me suis laissé convaincre de lire enfin pour de bon et sérieusement la bible. J'ai commandé à cet heure, sir mon site favoris de livre d'occasion, deux volumes contenant l'ancien testament, et un volume de l'ancien testament, soit près de cinq mille pages si mon compte est bon. Nous verrons bien ou cela nous mène. La musique de Starer en revanche, m'a emmené parmi les étoiles, en imagination, enfin , je n'en suis plus tout à fait sur, je ne suis plus sur de rien en ce moment. J'ai parfois l'impression que ma vie semble en pause, comme hors du temps, comme en décalage avec le reste du monde. Mais je ne m'inquiète guère, Dick a souvent cet effet sur ses lecteurs, lui qui sait si bien faire douter sur le principe de réalité lui même, et qu'est ce que la réalité ? Si ce  n'est ce qui reste quand on cesse d'y croire ? Il faut lire ou relire avec des yeux vieux les nouvelles et les romans de cet écrivains, dont sont innombrable les filiations assumées ou cachées, tel des secret. Dick est peut être un prophète après tout, peut être cette époque n'est pas en capacité de le recevoir comme il se doit, peut être que j'imagine tout cela, peut être suis je complètement fou, mais seriez vous capable de seulement décrire la folie ? Ou même la réalité ? Entendons nous d’abord sur les prémisses avant de poursuivre ce voyage à  travers les montagnes hallucinées et les étoiles pâles de Fomalhaut. L'ivresse que me procure l'alcool semble bien réel, quoi que j'ai l'intime conviction d'être bientôt en adjacence avec le monde, comme si, d'un pas de coté, je pouvais pénétrer un nouvel univers exempt de moi. Il me semble que le vent souffle depuis le désert ces temps ci, et cette lumière, ce phosphène qui imprime la pupille...

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Agriculture - Agriculture

 











2023
The Flenser Records
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Il y a de quoi se fondre dans l'assourdissante douceur de cet album qui cache bien des surprise. Si l'ont fait fi de ses oripeaux classique et discutable, c'est bien par la musique qu'il frappe dans ta gueule. A tout point classique, il coche toute les cases du bingo d'un disque de black métal en 2023. Alors cette introduction hawaïenne ne saurait que s’effacer progressivement sous l'assaut violent d'un mur de guitares qui va, durant une demi heure, moins quelques rares pauses, assaillir sans pitié les tympans des auditeurs du disque. Non qu'on soit en face d'un disque absolument noisy sans cervelle comme on en entend hélas tant sur bandcamp. A quelle degré de mesure et de retenue va t-on décider de classer ce disque, qui même dans sa violence la plus pure semble retenir sa main au dernier instant pour ne pas assener le coup de grâce.
Il s'aventure même en territoire post, ne serait ce qu'avec l'introductif "The Glory Of The Ocean" qui se paye le luxe d'être la piste la plus  longue du disque, mais aussi la plus diversifié, avec pas moins d'une demi douzaine de pistes dans la piste, changement brusque de rythme, saccade vocale, dissonance.
Il se permet même de la sensiblerie bienvenue sur "The Well", rare instant de calme, chant brisé par l'émotion, quelques accords de guitares plaqué par une seul guitare. La sécheresse d'un tel instant après les méandres du début est salutaire, c'est aussi l'expression du talent du groupe qui joue ses cordes les plus sensible mais sans faire chouiner. Globalement le disque n'est pas hymne  à la joie, on s'en doutait, mais le dosage est excellent, on y mettrait juste des glaçons pour le déguster dans un beau verre de cristal.

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