2017
The Null Corporation
Spotify | Deezer | Web
On ne comprend guère la stratégie de Trent Reznor ces temps ci. Voilà le bougre qui annonce la sortie de trois EP successifs au sein de The Null Corporation. Pourquoi trois EP ? Pourquoi pas trois albums ? Après tout, cela fait quinze chansons. Et même si cet album final n'est pas très homogène, qu'importe ! Dans les deux catégories de fan de NIN, il se trouvera les haters pour qui tout ce qui est parut après The Downward Spiral est un saladier de chiasse et les autres qui auront su évoluer avec le bougre Reznor, qui, en bon boulimique d'inspirations, n'a cessé de triturer, de créer, de torturer ses instruments et son cerveau afin de nous ravir années après années avec des album audacieux et novateur. Et je paraphraserais un journaliste d'un mensuel musicale américain : Personne ne sonne comme Nine Inch Nails, personne.
C'est dit.
Alors quoi ici ? Cinq titre, l'introductif et très accrocheur "Less Than" est un peu la quintessence de ce que Trent est capable de produire dans cette veine catchy, ultra racoleuse mais original malgré tout. La chanson supplante allégrement un titre comme "The Hand That Feed" C'est un concentré d'énergie qui en vitesse de croisière dévaste en live.
"The Lovers" , la seconde piste, plus électronique, balance une ambiance gênante , beaucoup de claviers, un piano, un rythme déconstruit, aurait très bien pu se trouver sur un album comme Year Zero.
"This Is Not The Place" ralentit encore le tempo, on est sur la vitesse d'un "Piggy" là, chant sensible, pousse dans les aigus, une fragilité qui transpire par le chant de Reznor qui semble sur le point de se briser à tout instant.
"Not Anymore" Alors là je dois dire que j'aime ce coté collage de chansons qui n'ont rien à foutre ensemble. La chanson aurait bien pu se trouver sur l'EP précédent, on est plus sur du rock Industriel, dans la veine bruissante, chant et guitare saturé, échos, un coté sale qui ne déplait pas et qui devrait bien décrasser les oreilles en live.
Pour finir en beauté, on nous assène un "The Background World" qui à mon sens est aussi bonne sinon meilleur que "Less Than". On est là en face d'une des meilleures chansons de Nine Inch Nails, une qui rentre directement au panthéon Reznorien. Une chanson qui monte doucement en puissance, qui part à chaque fois dans le sens contraire d'ou on l'attend. Quand à ce finish bruitiste et destructeur, il laisse pantois. Musicalement, ce que Trent Reznor à fait de mieux depuis "Zero Sum"
Cette série d'EPs se picore comme à l'apéro, prenez ce qui vous chante. On pourrait pousser le vice à croire que les chanson on volontairement été mélangez dans le désordre au gré du hasard pour brouiller les pistes. Qu'importe, même après trente ans de carrière, on arrive à encore à se faire surprendre par un musicien, c'est assez rare pour être apprécié sans retenue.