The Horrors - Night Life

 











2025
Fiction / Virgin Music
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J'aime le paradoxe entre cette superbe journée de printemps et l'écoute de cet album qui est une créature de l'hiver, mais sans le froid suintant. Encore qu'il suinte, parfois, ce disque. Des échos de musique électronique, il en est question jusqu'à ce que la peau se change en écailles de serpents. Ces claviers qui m'ont marqué d'entré de jeu me semblent faits pour les reptiles. Tout est une d'une tristesse infinie, mais beau aussi. Ne serait ce que ce chant jamais si clair, presque une anomalie tant il paraît occasionnellement chaleureux dans un album ou la mélancolie paraît reine.
Ça passe de l'électronique, aux guitares métal puis à la techno de club sans se prendre la tête, de toute façon ce disque est de ce qui se danse dans la pénombre. Dodeliner la tête et les faire tourner lentement les hanches me semble une bonne manière d'apprécier l'écoute, car après avoir soufflé le givre de sa pochette, on y découvre des espaces de sensualité bienvenue.
Amateur de club gothique bienvenue, soyez témoin que les anglais (seul capable de produire une musique comme celle-ci, question de climat sans doute), n'ont jamais dévié d'un iota de la voix tracé depuis plus de quinze ans maintenant, et s'ils ne sont jamais sortis des clous, explorant d'une oreille curieuse et vorace, ils sont toujours revenus à la maison. The Horrors a le gout de l'adolescence, des émotions qu'on ressent plus fort, et des corps qui se cherchent.

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LIMBOY - II

 











2025
Stolen Body Records
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Brulant comme l'indique si peu discrètement la magnifique pochette de l'album. Tantôt chalumeau, tantôt pâle, lueurs fantomatiques. C'est que l'album nous ballade, tout du long de sa demi-heure, entre déchainements euphorique et fausse douceur. La première partie du disque est une décharge de violence absolument réussit, qui donne envie de sauter partout dès les premières notes, une sensation physique. Sans mauvaise emphase, ces trois premiers titres m'ont littéralement pris aux tripes et dieu sait que j'aime quand la musique agis sur le corps. Secouage de tête incontrôlé, déhanchement erratique en rythme, bras qui s'agite dans l'air.
Comment ne pas succomber aux sirènes de ce combo destructeur de la section rythmique, lourde, inexorable, avec cette batterie métronomique, marteler jusqu'à l'agonie, et cette basse grave, rauque, laiteuse, qui vient comme un aiguillon directement dans le cerveau pour parler à l'animal à sang froid qui sommeil en nous ?
Et cette transition sur "Nightman" ne manquera pas de faire sourire béatement ceux qui, après une dizaine de minutes de course effrénées, se verront offrir une pause, une respiration bienvenue, pour mieux se faire tromper avec ce final qui ne peut se vivre que d'une façon, en sautant encore, plus haut.
Ce punk qui oscille entre noise et post se taille une belle part de guitare, qui ne sont pas en reste, ça sature, ça tiraille, ça se fait une fois incisive, puis doucereux. L'énergie dont déborde un groupe comme LIMBOY, porté par une voix éraillée et colérique, se transmet de manière très naturelle à l'auditeur. Si on aime un peu ce genre, il sera difficile de passer à côté de ce groupe cette année, et j'espère sincèrement pouvoir les entendre en live afin de mélanger ma sueur à celles de plein d'autres gens, et qui sait, avec de la chance, d'autres trucs. Une fois de plus, ça va direct dans le top album, quelle singerie, quelle énergie, j'en veux.

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Miya Folick - Erotica Veronica

 











2025
Stop Talking
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J'étais convaincu à la première écoute. À la troisième chanson, "Alaska", je savais que ça allait être un des meilleurs albums de l'année. Si on aime ce mélange entre pop et folk, avec quelques passages plus chargées en guitare saturées, alors la musique de Myia Folick est faite pour vous. Elle l'est pour moi, car il ne s'agit que de moi. C'est le parfait exemple de la perfection que peut atteindre la simplicité. Les compositions ne sont là que pour accompagner la voix de sa chanteuse. Quelques notes posées sur une guitare sèche, quelques notes de synthés, une batterie lente comme le tempo de marcheur, et un talent certain pour la nostalgie et la mélancolie.
C'est avec une voix qui s'éraille parfois, montrant ses imperfections, que Miya raconte des anecdotes du quotidien, et rarement la banalité aura été mise en chanson avec autant de talent et brio. 

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Justice Divine - Justice Divine












2025
DESTRUCTURE
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Je cherchais une musique pour patienter les quelques heures qui me restent à tuer avant un rendez-vous avec une fille. À la foi stressé mais content, j'aurais opté pour quelque chose de léger avant que cet album des brestois de Justice Divine ne me saute à la gueule.
Sensible au texte, il m'arrive d'avoir souvent du mal avec le chant en français, et c'est à ces rares exceptions qu'appartient ce (trop) court album.
N'en déplaise à moi-même, je n'ai pas vu passer ces presque vingt-trois minutes, ou s'est déployé en moi cette musique qui oscille entre le post-punk, quelque chose d'un peu gothique, et un peu de chaleur froide.
On se sent littéralement mieux après avoir écouté une telle musique, si inspiré, dont la composition recèle à la fois un vrai travail d'orfèvrerie sur les voix, mais aussi un côté plus brut et sec, grave, rauque parfois, dans la musique.
Peut-être que cette musique parle à un moi plus jeune dont il ne reste qu'un vague écho, mais de toutes les émotions que je déteste, la mélancolie est ma préférée.
Ça part dans les favoris de l'année direct.

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DITZ - Never Exhale

 











2025
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C'est anglais, c'est pas mal non ? On pense tout de suite à Fontaines D.C pour l'ambiance, mais comparaison n'est pas raison. Si la filiation semble évidente, il serait réducteur de se cantonner à étiqueter le groupe de Brighton comme un énième bourgeonnement de ce mouvement gazeux, aux frontières du post punk et du rock.
Il y a quelque chose de grotesque et bouffis dans la musique de ces anglais-là. Non pas en mal, mais dans l'expression même de leur musique. Quelque chose de gonflé qui les éloigne de leurs cousins anglais qui sonnent plus propres qu'eux.
La batterie est lourde, métronomique, les cordes sont grasses, dégoulinantes. La basse est lourde, prend aux tripes. La guitare collante. Et pourtant le tout pourrait aisément se danser dans une rave dégénérée ou s'afficherait une collection de freaks comme on en voit plus. Le chant hurle, murmure, susurre, il est entêtant, parfois dérangeant. Il parle et il dérange comme la Cassandre moderne que nous ne voudrions pas croire en dépit du bon sens. Et toujours chez Ditz, un sens du rythme qui fait plaisir. Des refrains qui vont déchaîner la foule, la faire suer, la mettre en transe sous ce matraquage stroboscopique en bonne et du forme et ces paroles répétées à l'envi comme des mantras de prêcheur fou.

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Mogwai - The Bad Fire












2025
Rock Action Records
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Je connais peu Mogwai. Et The Bad Fire est leur onzième album, c'est dire si j'accuse un retard béant. C'est beaucoup pour un groupe dont je sais tout de même qu'il fait autorité dans le Landerneau de ce genre si particulier que j'affectionne tant. Il s'agit bien sûr de ce mélange flou et opaque entre rock progressif et shoegaze, et parfois même un peu de musique électronique s'invite par effraction par la fenêtre.
Comme souvent avec Mogwai (et je n'ai pas tout écouté) On est là toujours entre la mélancolie un peu amère, les moments de contemplation, et carrément la tristesse confinant au désespoir. Ces crescendos de guitares qui se terminent en déluges sentent la pluie qui bat le visage et les cœurs blessés par la vie. Peu de paroles, une fois de plus, quelques phrases ici et là, ce n'est pas par le logos que ça se passe. C'est une musique qui parait presque douloureuse à l'audition, tant elle semble en être le fruit.
Heureusement, un disque déprimant peut aussi être un bon disque, voir un très bon disque.
Pas sûr qu'on le réécoute quand les beaux jours reviendront, mais en attendant, il reste quelques mois de froid et de pluies grise pour le savourer jusqu'à l'excès. 

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