2022
KGLW
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Décidément, un des groupes les plus intéressant de cette nouvelle décennies. Non pas qu'il en manque, car à la marge, le foisonnement de talent est incroyable, pour qui sait chercher, et il en va de même pour tout les arts. Dans ce nouvel album des australiens, on y explore ce qui semble être un roman de science fiction écrit sous l'influence de substance, me tromperais je si j'y vois l’influence planante de Philip K Dick en filigrane ? Ainsi nous y croiseront un champignon, une princesse provenant de Ganymède, Le cœur brulant de la terre, la vision d'une coulée de lave détruisant tout sur son passage, une description de l'enfer ou bien une lointaine étoile silencieuse, autour de laquelle gravitent des planètes morte.
Bien sur tout est prétexte à chanson, extrapolation et métaphore. Le groupe déploie des trésors d'inventivité pour produire une musique psychédélique, principalement, mais aussi plus apaisé que sur le précédent album, qui lui était tout en énergie explosive. Ici , rythme lent à l'honneur, on y frôle parfois des percussion semblant provenir du sous continent indiens, mais aussi, et c'est agréablement surprenant, des inspirations semblant venir de la music soul. La musique de KGLW est toujours très compliqué à ranger, tant elle foisonne, chaque album fait échos à d'autres, tout en pouvant être radicalement différent.
Cet album parle de la vie. Le champignon qui se nourris sur la mort des autres végétaux, le magma sur lequel "flottent" les continents qui sans cesse disparaissent et émergent, la lave qui, détruisant tout sur son passage, fertilise durablement les sols.
Cet album parle de la mort. Notamment avec "Hell's Itch" qui semble décrire les tourments d'une âme en enfer, en proie aux tortures, un homme ou une femme dont on enlèverais la peau à coup de griffe. Le décalage créer par la musique, qui elle n'est en rien morbide, et le propos de la chanson diffuse un sentiment de malaise. On ignore pourquoi cette personne est en enfer, elle semble trouver à la fois les affres dont elles est victime douloureux, mais, elle semble les endurer comme si elle se punissait de quelque chose, et semble appeler, entre deux lacérations, une mystérieuse Helen ... C'est aussi la chanson la plus longue, ce qui accentue encore plus la sensation de souffrance du narrateur. Mais j'y pense, s'agit il vraiment de l'enfer, en fin de compte ?
La seconde chanson qui semble être le miroir de la précédente s'appelle "Iron Lung". Ce dispositif médicale dans lequel est enfermé une personne sert à lutter contre les insuffisances respiratoire, notamment de ceux des malade de la polio. En maintenant une pression moindre dans le tube et en y couplant un système de pompe, la respiration des malades devient bien plus aisé. Seulement ce dispositif condamne celui qui y est installé à y passé le reste de sa vie, allongé, le corps enfermé dans un tube en acier. Le sort des personne enfermé dans un tel dispositif est peut enviable. L'introspection de la personne enfermé dans son poumon d'acier est sans appel, elle est déjà en enfer, enfermé dans sa prison, souffrant et immobile, condamner à penser.
La chanson revient plus rock, plus nerveuse, dans une urgence permanente, la guitare se ballade dans un crescendo dérangeant, avant de retomber, comme une respiration.
"Gliese 710" clôture cet album sur la destruction d'une planète, probablement avec l'explosion de son soleil. Un piano jazzy est accompagné de guitares rauques. Un chant monocorde, comme chamanique, nous raconte comment les océans se sont mis à bouillir, et que la croute de la planète à fondu, finissant par réduire la planète à un nuages de gaz chaud flottant dans l'espace.
Le cycle de la vie d'une planète, champignons, lave, magma, se trouve à son tour détruit par le cycle de la vie des étoiles, long de milliards d'années. Les deux cycles semblent s'opposer, l'un détruisant l'autre, mais leur dimension cyclique rappelle que tout recommencera. De la mort d'une étoile, d'autres renaitront, puis d'autre planètes, puis, avec un peu de chance, de la vie, et ainsi de suite, sans fin jusqu’à que la trame même de l'univers se disloque.