Λ - Vere Modus

 











2022
Ambit 1084 Studio
Spotify | Deezer | Bandcamp

Ah! Quel bonheur ce petit retour du printemps, j'espère en avoir profité avant que l'hiver ne viennent déclencher son offensive des Ardennes début avril. Λ, ou lambda en grec, est un groupe de post rock instrumental à tendance stoner/doom. Voilà normalement assez d'adjectif pour définir la musique du quatuor tchèque qui évolue depuis 2014 dans cette veine assez peu visible. L'album ressemble à une cosmogonie mis en musique, s'ouvrant sur le chaos primordial froid et sombre. en témoigne les deux premières pistes qui se veulent le reflet de cet énergie colossal en sommeil, ou le chaos fait peu à peu place aux dieux primordiaux. On y sent la lecture de la mythologie grec à plein nez, surement même Hésiode, le poète grec référence pour s'en rapporter à ces éons oublié du temps. Le chaos se termine sur le bruit de la mer, l'océans primordiale lui aussi, là ou Pontus, uni à sa mère Gaia, engendrèrent Nérée, Thaumas, Phorcys, Céto et Eurybie, les premiers dieux marins de l'origine, ainsi que toutes les espèces de poissons et créatures qui peuplent l'océans d'alors.
Quoiqu'inquiétante, Pontos, la seconde piste de l'album se veut assez rassurante et moins anxiogène que la précédente. Ici c'est la vie qui se meut, qui colonise la terre nouvelle.
D'autant plus que dans la troisième piste est l'occasion d'apporter de la lumière à l'album. Héméra est la déesse du jour, c'est la sœur d'Ether, la lumière céleste, elle est une personnification du jour. 
Et il n'en manque pas de la lumière dans cette piste, clairement planante. il faut s'imaginer alors survoler la terre immaculée, vierge de la présence de l'homme, pur, simple. Une terre fantasmée qui déroulent sous nos pieds son lot de contradictions, en proie  à la lutte violente et sans merci des dieux, elle semble fragile.
L'apparition de la vie  à la dernière piste de l'album laisse interrogateur, musique parfaitement maitrisé, marchant sur le fil au dessus de l'abime. Cette vie qui germe, incontrôlable, chaotique, serait elle une bonne chose ou alors le début de la fin. L'histoire moderne pousserait vers la seconde hypothèse mais Vere Modus marque le temps. A ce point, on en savait rien, et comme dit la chanson, imaginons ce qui aurait pu être.
Vere Modus se rapproche de près de l'album parfait, ni trop court ni trop long, et surtout il se ré invente assez pour planer au dessus de  la mêler des dizaines d'album de stoner de merde qui sont mis en ligne quotidiennement sur bandcamp. C'est bien la preuve qu'une bonne inspiration de base et qu'un peu de culture  peuvent faire la différence.
Attention l'inverse n'est pas forcément mauvais non plus hein, les ramones, pris  un par  un, étaient des pauvres types, mais tout  à coup, en groupe de musique, ils sont devenus ce pilier du punk. Fin de la parenthèse. 
J'ai adorer, de la première  à la dernière note de cet album majestueux qui convoque ces divinité anciennes, mettant en musique la cosmogonie grec avec talent, personne n'en doutera. L'alchimie entre les quatre membres du groupe s'entend directement dans leurs musique. Les pistes prennent peut à peut de l'ampleur, dans un long crescendo rock avec à peine quelques arrangements pour polir le aspérités. Conçus presque comme une musique de film, le pouvoir évocateur de Vere Modus pénètre facilement les têtes, installe le décor, et se laisse jouer sans interruption, et à la fin, de remettre au début pour un nouveau cycle millénaire. Allez, déjà dans les meilleurs disques de l'années, et de loin !

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