Archive for octobre 2024

Jon hopkins - RITUAL

 











2024
Domino Records
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Sous vin rouge et codéine, c'est pas mal, avec un décontractant musculaire pour bien emmener la chose en douceur. Douceur dont il est question dans l'album, au même titre, quand même, qu'une certaine intensité dans la musique. J'ai bien conscience qu'il est un peu redondant de parler de l'espace dès qu'on écoute un peu d'élécro douce, mais sinon comment expliquer que cette musique m'évoque systématiquement de grand espace, justement, si large qu'on peut difficilement les appréhender.
Les quarante et une minutes de l'album se présente sous la forme d'une longue variation, des plages de synthé saupoudré de blip blip, d'une rythmique obsédante qui n'est pas sans rappeler les battements d'un cœur, et qui va, comme la basse, imprimer un motif hypnotique à la musique.
Ça plane, et haut, et le titre prend tout son sens à mesure de l'écoute, tandis que semble se mettre en place une musique cérémonielle, majestueuse, quelques rituels païens, la consultation de l'oracle de Delphes, quelque chose de chamanique, même.
Et peut-être, a posteriori, j'ai pensé à ces chrétiens entrant pour la première fois dans une cathédrale, ces bâtiments si massif qu'ils écrasent presque le pèlerin, et à la fois si aériens, avec cette lumière unique.
La qualité de la musique est inversement proportionnelle à celle de la pochette du disque, c'est dire si c'est un putain de bon disque.

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Autumn In Despair - Summer Vacation

 











2024
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Bon, le litre dévoile un peu le contenu de l'album. Heureusement pour les autres, ce court album de vingt et une minutes ne vous fera ressentir sa moelle que pendant ce laps de temps. En ce qui me concerne, je me contente de le rejouer une fois terminé. Eh bien quoi, c'est dimanche, il fait nuit au moment où je jette mes pensées pêle-mêle sur le clavier ou cet éclairage rgb ne me fait plus d'effet depuis longtemps.
Ici, on est quasiment face à un one man band, avec quelques coups de mains ici et là sur la production des morceaux. Et dieu s'il existe, sait que j'aime les albums enregistré par une seule personne. C'est comme ça, ce n'est pas objectif, parfois, c'est de la merde, et parfois, c'est du génie. après le génie a-t-il du mérite d'être en solitaire ? Est-ce que j'ai la gueule d'un philosophe ? Eh bien, j'essaie, figurez-vous.
Et puis c'est trop ma cam, ce mélange de black métal, de shoegaze et d'autres trucs moins définissables. C'est d'une tristesse affligeante qui vous saisit au cœur, avec des doigts froids et osseux. Et pourtant j'aime le froid sur mon visage, au moins autant que j'aime la langueur de cette musique.

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Futur Island - People Who Aren’t There Anymore

 











2024
4AD
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Seize ans de carrière et sept albums, on ne peut pas dire que le quatuor de Baltimore se la coule douce. Une carrière plutôt linéaire ou l'album bon est la moindre des choses, côtoyant des météores. J'ai beaucoup de respect pour un groupe qui musicalement, même s'il a évolué depuis ses débuts, reste sur la même ligne raide sans dévier.
Moi, j'aime bien quand il n'y a pas de guitares aussi, j'aime bien quand ce sont d'autres instruments qui prennent la place et tire la couette à eux. Ici, hormis la batterie, tout est assuré par un duo très bien rodé et très organique, entre la basse et les synthés.
Ici, il fait beau, mais froid, et chez moi ça sent la lessive sortie de machine, et je suis fatigué. Non pas de cette fatigue qui vous assomme et vous rend incapable de quoi que ce soit d'élaborer, mais de cette douce torpeur induite par l'absorption d'une tisane, puis d'une écoute silencieuse de cet album, avec cette lumière rasante par les fenêtres, avec cette sensation de cocooning. Aujourd'hui, je ne suis que plaid, chausson et tisane, comme cet album, qu'il est bien, et moi-même, je me sens un peu mieux.

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WhoMadeWho - Kiss & Forget

 











2024
The Moment
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L'album de l'amour, assurément, dans sa composante la plus charnelle. Encore qu'il y ait toujours eu un côté organique dans la musique du trio. Quelque chose de la caresse, du souffle, du frisson qui parcourt le corps, une lèvre qui se mord, des paupières closes. Mais probablement que je me plante complètement, allez savoir.
Peut-être que je projette dans cette musique électronique ma propre frustration, mon propre désir d'intimité contrarié. Il n'y a pas à dire, ces gars-là savent jouer comme personnes des claviers et de ces plages de synthétiseur. Ces rythmes à demi entre la techno, la house, sont juste assez lents pour qu'on puisse les danser de façon sensuelle, façon corps contre corps, peau contre peau, ambiance stroboscopique et taux d'hormones qui crèvent littéralement le plafond. C'est à la fois érotique et sensible, c'est l'amour comme j'ai envie de le faire et de le ressentir.
Et si j'arrête ici les paraboles, c'est pour mieux insister sur le fait que Kiss & forget est l'un des grands disques de cette année, déjà l'un des meilleurs de cet automne et la concurrence est rude. Tout l'album est un long tunnel de flash stroboscopique multicolore de près d'une heure où s'exprime toute la maestria de ce groupe qui a toujours proposé une musique de qualité avec ce je ne sais quoi en plus dans la composition.
C'est un banger et il faut l'écouter parce que dans mon état, j'alterne entre l'euphorie et la mélancolie à la vitesse de la lumière quand je l'écoute.

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