Boom, le  mec pose ça là, comme ça, l'air de rien. LP5 , un nom bien court pour un album sur lequel on pourrais écrire bien des lignes de branlette intellectuel (j'aime le faire aussi parfois). Le producteur allemand s'en revient de sa collaboration avec Modselektor, ou le meilleur côtoie parfois du moins bon, c'est comme ça. Tout n'est pas à jeter dans Moderat, une poignée de titres sont de pures merveilles et mérite amplement de figurer dans toute playlists qui se respecte. Cela étant dit, revenons  à l'objet de nos désirs.
On rentre dans l'album assez facilement, il est moins nerveux que ces prédécesseurs, plus dosé, plus équilibré, et  meilleur. Une approche classique sur laquelle se greffe le meilleur de la musique ambient et techno. C'est parfois quelques notes de guitares, de basses, claqué sur une plage de synthé ou s'affole en arrière plan une trompette folle. C'est aussi parfois une batterie arythmique, mais surtout, une voix, cristalline, fragile, qui s'exprime au meilleur de sa forme et bombarde les émotions avec une force tranquille. C'est très simple, on est un cran au dessus de tout ce qui se fait dans le genre, sans mentir, voilà une production léché, des compositions qui font  mouche à chaque seconde et un compositeur au sommet de son art. C'est tout.

Encore hier, je ne connaissait pas ce groupe, encore hier, je ne connaissait pas le plaisir de se déhancher sur ces neuf titres dansant qui, à titre de comparaison, peuvent s'apparenter à The Polyphonic Spree. Je dis à titre comparatif histoire de situer un peu le genre, mais on est bien sur quelque chose surprenant. Donc, voilà que débarque dans ma vie ce quintette de Norvégien, signé sur le même label que tout les membres de Radiohead ou Other Lives, rien que ça.

Dire qu'il y à une fraicheur sur un album de rock venant de Norvège mais en langue anglaise serait redondant et presque de mauvais gout, aussi sachez : Le chanteur possède une de ces voix clair comme du cristal qui ne me laisse jamais indifférent, avec un timbre unique qui, comme je le dis assez souvent, sublime vraiment  les morceaux.

Neuf morceaux, c'est assez pour que les deux tiers vous donne envie de danser, quand au dernier tiers, il est juste là pour vous laisser reprendre votre souffle.  Ce mélange détonnant de rock, de pop et d'électro ne laissera pas les amateurs du genre assis sur leurs chaises sagement, obligation de se lever, ou à minima, de bouger les bras jusqu'à essoufflement. Une découverte pour moi, mais un groupe à suivre pour tout le monde, je vous le recommande chaudement.

Évidemment, ce que je vais dire n'engage que moi. J'ai toujours eu un peu de mal avec les groupes français de rock qui chante en anglais. Je les trouve toujours un peu faux, comme s'ils essayaient de copier les groupes de langue anglaise dont ils s'inspirent. Je dis ça, ce n'est évidemment pas une généralité, bien heureusement. Aujourd'hui, faite moi écouter des albums en aveugle, je suis sur de vous dire lequel est français, lequel est anglais. Et cela aurait parfaitement fonctionné avec JojoBeam, néanmoins ...

Attiré de prime abord par cette pochette multicolore du plus belle effet, j'entrais dans cet Albeam en sachant fort bien que j'allais écouter des compatriotes. Les groupes français de rock on ceci de plus ou de moins par rapport à leurs homologues anglais : Ils sont alambiqué. Et par alambiqué, j'entend qu'ils en font des caisses avec des effets et des pistes par dizaines. C'est souvent désastreux et très chauvin, et parfois, rarement, ça fonctionne, comme ici. Jojobeam n'échappe pas à cette règles. Les pistes d'Albeam semblent partir dans tout les sens, intègres de nombreuses fioritures et effets, cachent des gimmicks dans le fond des chansons. Là ou ce genre de pratique me donne envie de dire à de nombreux groupes d'aller se faire foutre, j'ai envie de crier aux mecs de JojoBeam OUI ! Parce que tout est une question de dosage putain de merde, inutiles d'en faire des tonnes et de rendre la musique imbuvable. On part sur une base de Noise Rock et de Math Rock et on y greffe sa personnalité, et pas un motherfucker d'orchestre symphonique.

C'est juste une question de dosage, c'est aussi con que ça. Déjà les mecs, tu sent qu'ils maitrisent leurs  instruments, c'est pas des guignols, ensuite, tu sent qu'ils ont voulu paraitre originaux et faire une musique qu'ils aiment sans pour autant devenir cryptique, et ça marche. Il n'y à pas une seule chanson qui ressemble à l'autre, on se fait jamais chier, bref, ça s'écoute avec plaisir et ça laisse présager le meilleur pour les lives.

Intéressant, ce disque. D'habitude, on parle très peu de disques de reprises ici pour la simple et bonne raison que ma recherche effréné et compulsive de nouveautés laisse souvent ce genre d'album sur le coté de la route. Ce qui à déjà été fait est toujours intéressant, mais ce qui se fera m'attire toujours plus. Si j'ai fait exception, bien que rétif à la base, c'est pour la reprise de David Bowie, Starman, qui donne son nom à ce court album. Un rafraichissement des plus charmant  pour une chanson qui n'en demandait pas temps, classique intemporel et hymne fédérateur. 

La voix d'Ataurus, aka Matthew dans la vraie vie, jeune américain tombé dans la musique au lycée en 2006, donne un charme singulier à ces reprises des Bee Gees, Lou Reed ou Marc Bolan. Un dépoussièrement parfois salvateur qui m'a donné envie d'en savoir plus sur cette poignée d'artistes auxquels je ne m'étais jamais vraiment intéressé. Un exercice qu'il réussit avec brio insufflant sa personnalité à des chansons déjà fortement marquées par leurs interprètes originaux, sans tomber, jamais, dans la caricature ou la singerie, preuve d'un indéniable talent  musicale.

Je suis et serais toujours impressionné par la capacité de faire passer une émotion juste en musique. Wander est un de ses groupes qui ont décidés de ne pas s'encombrer avec des paroles afin de laisser s'exprimer pleinement leur musique. C'est donc à la fois très révélateur, presque cinématographique. Chaque chansons aurait pu faire l'objet d'un court métrage, puisqu'en six titres, on arrive à plus de cinquante minutes d'album, tiré dans la longueur par une accroche incroyable. Un déluge sonore quasi permanent variant tout le temps, sabordant l'ennuie avant qu'il ne s'installe. Une musique Rock/Post Rock nimbé de Shoegaze propice à la réflexion, à la contemplation et favorisant l'imaginasion. La bande son d'un film unique qui changerais du tout au tout selon l'auditeur. Exécuté de main de maitre, ce March se savoure dans la longueur, adeptes des marathons bienvenus, ce qui ne jurent que par ce genre seront aux anges, les autres apprécieront, je l'espère, des compositions de haut niveau et une production sonore à couper le souffle.

Je sais mon amour pour les albums de techno un peu alambiqué comme celui là. Cela part un peu dans tout les sens, ça expérimente, ça évolue. Avec pas moins de 10 chansons pour plus d'une heure de musique, Sami Blanco, alias Temple Volant, est un voyageur du son qui embarque tout le monde au voyage. Quasiment musique de train, ses créations se placent dans le temps à la façon des étoiles dans le ciel. Des tracks très longues, qui monte en puissance de façon jouissive et qui aime exploser dans une agréable cacophonie d'effet, de loops bizarre et de son inconnues. Imbriqués les uns dans les autres, triturés par traitement et clavier, on écoute volontiers entièrement, et d'une traite, cet album qui surprend sans cesse et ou l'on ne s'ennuie jamais.

Pause. Histoire de souffler, histoire de laisser les problèmes glissés sur la peau plutôt que d'entendre le bruit mat de la chair qu'on enfonce à coup de quotidien. Parfums estivaux de mise, avant l'heure j'en convient, pour cet album de The boys with the perpetual nervousness et leur nouvel album Dead Calm , soupçon de légèreté power pop, de bonne humeur à peine tacher d'un peu de sérieux et de gravité. Victime du réchauffement climatique, cet album chaleureux est sortit le premier Mars d'une année qui devrait encore battre des records de chaleur. Heureusement, pour le moment, il ne réchauffe guère que le cœur, c'est déjà beaucoup.

Michael Lacey est un artiste anglais touche à tout qui avant de se lancer dans la musique était surtout connu pour ses collages magnifique, je vous dirige vers le liens de son site web pour de plus amples informations. Il écrit également, mais c'est bien le musicien qui nous intéresse;

Tandis que l'Angleterre fonce tête baissé vers le Brexit, Michael à trouver le temps, entre deux expositions, de composer cet étrange disque en forme bizarrerie électro/ambient.

Et pour le coup, à l'écoute (rapide et agréable), j'ai été étonner de trouver enfin de l'originalité dans une musique qui en manque parfois. Oui, c'est très calme, contemplatif, et tout ce que vous voulez, mais assurément, on se laisse facilement entrainer dans la musique, dans un univers cotonneux, un peu flou et comme sortit du passé. C'est parfois guilleret, c'est parfois à la limite de l'angoisse, mais c'est toujours d'un excellent niveau, et jamais ennuyeux. C'est parfait pour la pluie et le gris dans l'après midi.